Cliv-Age
19 juin 2009 classé dans politique par wwwillaume
Belle percée citoyenne des écologistes.
Raclée des anti-sarko.
Car ce n’est pas seulement la gauche qui a « perdu » ces élections, mais aussi les extrêmes et le MoDem. Le point commun de toutes ces formations ? Elles sont toutes antilibérales et antisarkozystes.
D’ailleurs, il suffisait de prendre connaissance des programmes de chacune de ces formations politiques pour comprendre qu’à part “une alternative à Sarkozy” on ne trouvait pas grand chose. Et “l’alternative” était bien souvent pauvre d’idées… surtout pour des élections européennes.
Quelle ambition.
Quelle originalité aussi…
Dimanche 7 juin, près de minuit, étaient réunis sur le plateau de la soirée électorale de France 3 des représentants politiques, parmi lesquels on pouvoit voir et entendre Benoît Hamon, Daniel Kohn-Bendit (ou Dany Le Vert comme il est désormais convenu de l’appeller) et Jean-François Copé.
Et ce soir-là, alors que Benoît Hamon, porte-parole du PS, déclarait avoir connu “des dimanches meilleurs”, Jean-François Copé allait résumer, en quelques secondes, l’une des raisons majeures de l’échec durable de la gauche française mais également le marasme qui est devenu leur habitude, pour ne pas dire leur habitat, depuis tant d’années.
En effet, Jean-François Copé allait apostropher Benoît Hamon en lui demandant pourquoi le PS continuait sans relache à vivre dans ce clivage d’un autre âge entre la gauche et la droite, nourri par le fantasme que la droite est l’allié indéfectible des riches, qu’elle nourrit un culte de l’argent-roi, qu’elle veut à tout prix désocialiser l’économie et le pays et enfin qu’elle est ultralibérale.
Certes, reconnait Copé avec raison, la droite et la gauche ont de vraies divergeances tant sur l’économie que le social, mais il est nécessaire de reconnaitre que la droite française n’est en aucun cas ultralibérale et qu’elle continue de prendre des mesures sociales tout en essayant de dynamiser l’économie, le toout en s’appuyant sur quelques exemples concrets.
Et Copé de terminer par une invitation : dans la mesure où Hamon est de sa génération et qu’à ce titre il serait par conséquent plus disposé à évacuer les vieilles croyances d’une gauche resistant encore à vouloir reconnaître l’économie de marché (à titre de comparaison, le New Labour a fait ce pas en 1997…), il l’a invité à venir discuter de ce sujet dans le cadre d’un think tank ephémère pluri-politique où il s’agirait in fine de faire enfin accepter à la gauche que nous sommes en 2009 et que la droite en France dans l’exercice du pouvoir -qu’il soit législatif ou exécutif- n’est ni thatchérienne, ni héritière de la monarchie absolue. Nicolas Sarkozy n’est ni Adam Smith, ni Ronald Reagan, encore moins Louis XIV.
Il n’est pas imprudent de parier que Benoît Hamon, en bon socialiste, va refuser l’invitation de Jean-François Copé. Bien sûr, voyons, la droite, c’est le Mal, et voici une invitation envoyée par un suppôt de Satan…
“Vade Retro Sarkozy” : Voici la signature de la gauche en 2012 si elle ne change pas. Et elle perdra si tel est le cas.
Si les autres partis veulent avoir une chance d’exister dans le paysage politique et médiatique français, il va falloir arrêter de toute urgence l’anti-sarkozysme primaire et forcené, ce qui n’est pas incompatible avec une opposition vigoureuse, créative et intelligemment critique.