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Vache, n.f. - Au bord de la crise de nerfs. (sciences)

15 juillet 2009 classé dans Non classé par lawachefolle

Voici un article que j’ai lu il y a peu de temps dans le Hors-Série de juin-juillet-aout 2009, de Courrier International.

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AU BORD DE LA CRISE DE NERFS.

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Il y a quelques années, John Watts passait à coté d’un enclos de vaches lorsqu’il remarqua un étrange phénomène: les bêtes semblaient se rapprocher d’un hangar métallique chaque fois qu’elles voulaient appeler leur veau, même si ce veau se trouvait à l’opposé du hangar. Elles le faisaient régulièrement et délibérément, comme si elle avaient deviné que le mur de métal amplifierait leur voix. Ce chercheur de l’université de la Saskatchewan ne serait pas tellement surpris s’il apparaissait que les vaches disposent de telles facultés de raisonnement, même s”il reconnait qu’il est difficile, sinon impossible, de le prouver.

Comme nombre d’autres scientifiques qui étudient les animaux de ferme, il considère que ces derniers sont plus intéressants sur le plan cognitif et social que ce que veulent nous faire croire les préjugés.

Pour John Watts, les bovins sont bien plus complexes qu’on ne croit: ils constituent des hiérarchies sociales; ils ont un comportement intelligent et sont capables de tromper leur monde - les jeunes taureaux, par exemple, feignent de ne pas s’intéresser aux femelles en chaleur tant que les mâles dominants restent dans les parages; ils peuvent présenter des troubles du comportement en cas de stress excessif . “Le but n’est pas de déterminer si les bovins sont intelligents ou idiots, mais de comprendre leur mode de fonctionnement à l’intérieur de leur univers”, explique Watts, car le monde mental et social de ces animaux a été peu exploré par les chercheurs.

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L’équipe dirigée par Dan Weary, chercheur à l’université de Colombie-Britannique, tente de voir les mêmes choses du point de vue de l’animal et étudie des phénomènes auxquels la plupart des buveurs de lait et mangeurs de viande préfèrent ne pas penser: le traumatisme et la détresse des jeunes génisses qui sont menées dans des salles de traite un jour après avoir vêlé ou les appels de veaux affamés et esseulés dans leur stalles. Les chercheurs espèrent que ces travaux aboutiront à des alternatives viables pour améliorer le sort du bétail.

Les vaches laitières, par exemple, obligées de rester debout sur des sols de béton couverts de fumier, dépérissent. Dan Weary et son équipe tentent de concevoir des stalles plus confortables et de déterminer les préférences des animaux en matière de litière et de sol. Moins de stress et davantage de confort pourrait les rendre plus sains et plus productifs.

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John Watts envisage aussi des applications pratiques à Saskatoon. Il évoque le comportement étrange connu sous le nom de buller bsteer symdrome [syndrome du bouvillon agressif], qui se manifeste souvent dans les enclos de plus de 250 animaux. Les mâles dominants se mettent à harceler sans relâche les plus faibles, les pourchassent et les montent souvent jusqu’à l’épuisement. Ce syndrome, explique le chercheur, est en fait un syndrome de “stress social chronique”. Selon lui, quand plus de 200 têtes sont entassées dans un enclos, le troupeau est incapable de constituer une hiérarchie sociale. La question de la domination n’est jamais réglées et les bouvillons faibles sont sans cesse inquiétés par par ceux qui cherchent à établir leur supériorité. Dans les groupes de 150 têtes, en revanche, les animaux constituent rapidement une hiérarchie sociale avec un leader clairement identifié. Pour vérifier son hypothèse, John Watts planche sur des expériences destinées a montrer comment les bêtes interagissent. Il projette ainsi de les entrainer à appuyer sur des boutons ou à pousser des leviers lorsqu’elles voient un individu qu’elles reconnaissent. Elle recevront une récompense - de la nourriture - chaque fois qu’elles actionneront le bon bouton. Le chercheur envisage aussi de leur montrer des vidéos afin de déterminer si leurs yeux suffisent à reconnaitre leurs camarades d’enclos ou si elles ont également besoin de leur odorat et de leur ouïe. “Ça peut paraitre dingue d’entrainer des bovins à appuyer sur des boutons et à regarder des films, mais c’est tout à fait scientifique.” Il espère que ses travaux permettront de se faire une idee plus claire des “règles sociales” qui régissent le monde animal.

“Pratiquement tout est anormal dans la facon dont on traite les bovins. On les a amenés au cours des générations à rester en bonne santé malgré tout ce qu’on leur a fait subir et à produire beaucoup de lait et de viande maigre.” Mais leur comportement n’a pas tellement changé. “D’un point de vue psychologique, ce sont des animaux sauvages entassés dans des prisons artificielles. Les gens se soucient de la facon dont on traite les animaux dans les zoos, mais ils devraient se pré-occuper de celle dont on traite les animaux d’élevage, parce que ce sont les memes.”

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Margaret Munro, National Post, Toronto [CI, 2002]

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PS: Je l’ai entièrement recopié!! Piouf! Ca fait du bien quand c’est fini! J’espère qu’il vous intéressera! Attention! Celui qui me demande un article sur l’un de mes cousins, je lui fais manger ses sabots!

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LaWacheFolle!

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